Bien des choses s’étaient passées depuis la dernière fois où j’avais parlé avec Dolce, ma meilleure amie. J’avais causé un accident et envoyé un homme à l’hôpital qui grâce au ciel, s’en était sorti indemne après avoir quand même été dans le coma. Cela s’était produit peu de temps après l’assassinat du maire. Toute la ville était en émoi après cette tragédie. Et j’avais pensé qu’avec tous ces évènements, Dolce se serait rapproché de moi et aurait au moins pu envisager de me pardonner pour ce que j’avais fait. Mais il semblait que j’avais causé plus de dégâts que ce que je pensais.

Enfin, je parlais de Dolce comme ma meilleure amie mais je n’étais pas certaine qu’elle me considérait encore comme telle. Je l’espérais, après tout ce qu’on avait traversé ensemble, j’osais croire qu’on arriverait à surmonter aussi la situation actuelle. Notre dernière conversation remontait à cet été. Et ça avait été plutôt mouvementé. Avec Dylan on avait décidé de la mettre au courant pour notre relation mais on fut prit de cours par Big Apple. Je vous laisse imaginer la réaction de Dolce lorsqu’elle apprit que son ex et sa meilleure amie sortaient ensemble depuis plus d’un an. Je me rappellerais de ce jour à jamais. Je me rappellerais surtout de toute la peine que j’avais vu dans son regard lorsqu’elle avait relevé la tête de son téléphone. Ça m’avait anéantie. Je n’avais pas voulu que ça se passe comme ça. D’ailleurs rien de ce qui se passait entre Dylan et moi aurait du arriver. Mais Dolce avait décidé de partir à Yale et je ne pensais pas qu’elle rentrerait si tôt et surtout je ne pensais pas qu’elle aurait encore des sentiments pour Dylan. Mais j’aurais du m’en douter. C’est ma meilleure amie, j’aurais du le deviner. Et puis si elle n’était pas partie étudier à Yale qui sait si Dylan et elle ne serait pas encore ensemble à l’heure actuel.

Mais comme on dit, avec des « si » on pourrait refaire le monde. Les choses sont comme elles sont et ils faut apprendre à vivre avec même si ça n’est pas toujours facile. C’est-ce que je m’étais dit pour tenter de combler le vide ressentie par l’absence de ma meilleure amie. Elle me manquait terriblement. C’était différent de ce que je ressentais lorsqu’elle était à Yale. Parce que à cet époque, elle me parlais encore et même si on ne se voyait pas on restait quand même en contact. Alors que là, elle habitait la même ville que moi et je pouvais tomber sur elle à tout moment, ne serait-ce qu’à la fac. Et savoir qu’elle était tout près et qu’elle ne voulait pas me parler était encore plus dur que de la savoir à des kilomètres.

En plus toute cette histoire était vraiment mal tombée pour moi. Avec l’accident, j’aurais bien voulu avoir ma meilleure amie près de moi. Heureusement que Dylan avait été là, mais ça n’avait malheureusement pas suffit, je m’étais quand même refermée sur moi et j’étais alors devenue la pire des petites amies. Maintenant, je tentais de laisser ça derrière moi car j’avais suffisamment fait souffrir mes proches. Et afin de continuer à avancer, je me devais de tenter une réconciliation avec Dolce.

C’était quelques jours après ma grande discussion avec Dylan. Je m’étais résignée à téléphoner à Dolce. Je ne l’avait pas appelé depuis notre dispute. J’avais préféré faire profil bas pendant quelque temps, histoire qu’elle puisse digérer la nouvelle. Mais cela faisait plus de deux mois à présent. J’étais tombée sur sa messagerie. Avait-elle filtré mon appel ou bien n’avait-elle pu simplement pas répondre. Je ne savais pas. Mais je ne me découragea pas et je laissa un message.

« Dolce, c’est moi…euh en fait je ne sais pas vraiment quoi dire. J’aimerais juste qu’on puisse se voir… Je serais près du bâtiment ouest de la fac demain soir après les cours. J’espère que tu viendras… »

J’écouta mon message par curiosité mais je n’aurais pas du. Je me sentie tout à coup très stupide d’avoir fait ça et d’avoir laissé ce message. J’avais l’air d’une désespérée. Enfin, je devais surement l’être.

Le lendemain, je m’étais levée avec une boule au ventre qui m’empêcha d’avaler quoique soit. Je partie donc en cours le ventre vide. C’était Dylan qui m’emmenait ce matin, on commençait à la même heure. Et les jours où ont avait pas les mêmes horaires, je prenais le bus. Je ne me sentais pas de reprendre le volant tout de suite. Le trajet fut silencieux. Et par chance il ne posa pas tellement de question. Je ne lui avait pas parlé de mon appel désespéré à Dolce, je voulais attendre de voir. Mais il avait du sentir que j’étais préoccupée car au moment de nous séparer il m’embrassa et me serra dans ses bras. Je lui adressa un sourire puis je partie en direction de mon cours de journalisme.

La journée fila à une vitesse incroyable. La sonnerie allait bientôt retentirent pour annoncer la fin de la journée. Et j’avais de plus en plus peur. C’était toujours comme ça, lorsqu’on ne voulait pas faire quelque chose, le temps défilait beaucoup trop vite mais lorsqu’on était pressée de faire quelque chose le temps s’écoulait à une lenteur presque assommante. Je sursauta lorsque la sonnerie retentie. Tout le monde autour de moi se levait, heureux d’avoir enfin terminé cette journée. Je me leva à mon tour en tentant d’imaginer une fois encore la tournure de la conversation. J’avais fait ça toute la nuit si bien que je n’avait pas beaucoup dormit.

Je me rendit au point de rendez-vous. Je regardais un peu partout autour de moi pour voir si j’apercevais Dolce. Je ne savais pas si elle viendrais car elle n’avait pas donné suite à mon message. Et une part de moi espérait qu’elle ne viendrait pas comme ça je n’aurais pas à lui faire face. Mais c’était lâche de penser ça. Je me ressaisit et continuais de jeter des petits coups d’œil autour de moi.